Elle fait les choses à sa manière. Alors que les autres jeunes de son âge se tournent vers les tendances dans le vent, préférant la tecktonik ou le rock comme influence sonore, la jeune chanteuse emprunte la route du jazz dans un brassage sonore invitant le funk et l’électronique dans sa bulle. Rouhangeze sur le chemin du jazz…
Elle a de l’ambition et croit dans ce qu’elle fait. Elle a renoncé à beaucoup de choses pour garder le cap vers son objectif : faire un album de jazz. Une musique qu’elle découvre grâce à son père «une audiophile restreint et grand amateur de jazz.» Rouhangeze incarne cette nouvelle génération de jeunes, qui cultive un autre arbre de la musique, qui ne pousse que rarement sur le sol mauricien. Ayant abandonné les études pour se consacrer à sa musique, elle ne regrette point ce choix. Celle qui a 16 ans s’est lancée dans la production avec un ami et réalisé l’album du groupe BKS, prendra par la suite une autre route. «Après la fin de ce projet, on s’est plus vu cet ami et moi et depuis je me consacre uniquement à la vocalise,» dit-elle. Troisième à la dernière édition du concours Rêve de Star avec sa chanson You Are, cette chanteuse est tombée dans la marmite du jazz très jeune. «A la maison, mon père nous obligeait à écouter du jazz et à décortiquer la musique.» C’est de cette expérience qu’elle a pris goût à cette musique et l’a ensuite adoptée. Depuis, elle s’est frottée à de grosses pointures de l’univers jazzesque de l’île. Elle a eu l’occasion de jouer avec Jhonny Joseph, Frédéric Grenade, Christophe Bertin, les frères Desvaux, ainsi que Jocelyn Armandine… pour ne citer qu’eux. Avec ces derniers, elle a appris à ne plus «chanter dans la gorge mais dans le ventre.» Avec son compagnon, Chris Jacques qui l’aide dans la réalisation de son premier album, elle vise d’autres milieux que le marché local. Le couple s’est rendu compte de l’indifférence gratuite accordée à cette musique. Sa participation à un concert organisé à l’université de Maurice, atteste ce rejet du jazz par la jeunesse. Certes, ce constat ne peut être généralisé, car il y a bien des jeunes qui s’intéressent et qui jouent de cette musique, mais ils sont en minorité. «Le jazz souffre de sa complexité,» constate Rouhangeze. «Chris a décidé de s’investir dans mon projet. Je devais quitter le pays pour aller jouer en Chine mais je suis restée à cause de Chris.» Elle monte son propre home studio pour enregistrer ses chansons. Celle qui joue du piano, veut se donner le temps qu’il faut avant de sortir son premier opus. C’est la rencontre avec Chris Jacques, il y a neuf mois qui lui donne encore plus l’envie de réaliser son album. «Chris a décidé de s’investir dans mon projet. Je devais quitter le pays pour aller jouer en Chine mais je suis restée à cause de Chris,» ajoute Rouhangeze. De sa musique, elle dira qu’elle «n’est pas vaste mais il y a quelque chose de profond.» Son album aura le parfum jazzique avec une dose de funk entre l’électronique et l’acoustique. «Pour l’heure, j’ai six titres qui sont déjà prêts et cinq autres dans ma tête,» dit-elle avec un léger sourire. L’arrangement du disque sera fait par les musiciens qui l’accompagnent dans ce projet, mais le gros du travail sera assuré par Jocelyn Armandine. Chris Jacques, souligne, que le disque peut sortir en décembre si tout se passe bien. «Mon rôle est de donner à Rouhangeze les moyens qu’il faut pour qu’elle puisse exposer sa musique et son talent.»
No comments:
Post a Comment